Diagnostiqueur, vous avez suivi une formation à l’audit énergétique réglementaire ?
Alors vous aurez besoin de faire une formation complémentaire. C’est l’un des points abordés lors d’un webinaire sur l’audit énergétique, organisé hier par la DHUP et la DGALN.
Article publié par www.quotidiag.fr
Préconisation de formation complémentaire à l’audit énergétique
Un webinaire sur l’audit énergétique réglementaire, à destination des professionnels, a eu lieu le jeudi 22 septembre 2022. Cette réunion a permis de répondre à certaines questions encore en suspens. Quid des formations à l’audit énergétique réalisées depuis mai 2022 ? Sont-elles toujours valables ou faut-il les refaire ?
La DGALN et la DHUP préconisent une formation complémentaire. « Nous avions indiqué qu’il était pertinent d’attendre que les logiciels types et les trames types soient disponibles pour dispenser des formations », ont-ils précisé pour se justifier.
D’ailleurs, les versions PDF des modèles de trame-type sont téléchargeables sur le site RT-RE Bâtiment. On retrouve 2 modèles, pour l’audit énergétique d’un logement et pour l’audit de plusieurs logements en monopropriété. Ils seront bientôt mis en ligne sur le site du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires (MTEC).
Ne pas reproduire les écueils du DPE avec l’audit
Parmi les autres raisons évoquées pour « inviter » les diagnostiqueurs à se (re)former : le DPE. L’article de l’UFC-Que Choisir (DPE Du grand n’importe quoi, encore et toujours) a été publié le même jour que le webinaire. Impossible de prendre ce risque pour l’audit énergétique réglementaire. Les enjeux, par rapport aux échéances de la loi Climat et Résilience, sont beaucoup trop importants. Il faut absolument que l’audit soit une réussite pour la transition écologique.
Le choix de faire une formation complémentaire relève de la responsabilité individuelle. Cependant, les diagnostiqueurs sont vivement encouragés à se reformer. De toute façon, certaines attestations ne seront plus valables. Durant le webinaire, les intervenants ont martelé qu’il n’y aurait plus aucun report de l’audit énergétique. L’entrée en vigueur au 1er avril 2023 est nécessaire. Maintenant, les professionnels doivent s’engager.
Nouveau calendrier pour l’audit énergétique
Une expérimentation sera lancée, à l’initiative de la DHUP, dans les prochains jours, pour s’assurer du bon déploiement des audits énergétiques. Dès l’automne, 3 professionnels seront sélectionnés pour réaliser des audits réglementaires. Le MTEC évaluera la qualité de ces audits.
Un groupe de travail, incluant la DHUP, la DGEC et l’Anah, réfléchit actuellement sur la convergence entre les audits énergétiques existants. L’objectif est d’avoir une feuille de route avec un socle commun le plus tôt possible. Les usagers, les professionnels et les services instructeurs ont besoin de cette lisibilité.
À la fin de l’année, 3 logiciels seront disponibles sur le marché. L’évaluation sera identique à celle réalisée pour les logiciels DPE. À partir du 1er janvier 2024, un référentiel de compétences encadrera les formations. Aucun changement n’est prévu dans les textes réglementaires. La période transitoire, jusqu’au 31 décembre 2023, est maintenue.
Communication auprès des vendeurs et acquéreurs
Une opération de communication accompagnera le lancement du nouveau dispositif. Outre les pages dédiées sur le sites du MTEC et sur RT-RE Bâtiment, des documents pédagogiques vont être édités. Des flyers seront transmis aux vendeurs et aux acheteurs via les notaires, entre autres.
Une vidéo de présentation sera également diffusée pour informer les particuliers. De plus, d’autres webinaires et des échanges auront lieu, notamment avec les conseillers France Rénov’. Enfin, les diagnostiqueurs formés depuis octobre 2022 seront référencés.
Les diagnostiqueurs doivent-ils être inquiets ?
Il n’y a aucune inquiétude à avoir, affirment la DHUP et la DGALN, car c’est un très gros marché. Environ 100 000 passoires thermiques (classes F et G) sont vendues, soit à peu près 10 000 par mois. La demande va être très forte de la part des propriétaires vendeurs.
Et puis, avec l’expérimentation, l’exigence de formation, le futur référentiel, etc. tout est mis en œuvre pour garantir les compétences des auditeurs. Si des litiges surviennent, ils seront traités par les juridictions correspondantes. Évidemment, l’objectif est qu’il y en ait le moins possible et le ministère y travaille.
À dire vrai, il faut qu’il y ait suffisamment de diagnostiqueurs auditeurs en avril 2023. En effet, la raison du report de l’audit énergétique s’expliquait surtout, selon la DHUP, par le manque de professionnels formés. Si les diagnostiqueurs ne sont pas prêts au printemps prochain, il y aura un réel risque de blocage des transactions immobilières.